Flashback : You will be find (Armel & Arthur)

Lorsqu'on voyait le fils unique du Sieur du Roc, on ne pouvait pas douter que les mondanités n'étaient pas sa tasse de thé, il n'avait jamais baigné dedans, et si il avait reçu l'éducation propre à son rang, il ne l'utilisait pas.
Aussi surprenant que cela puisse paraître, la famille du Roc avait quitté son affreux rocher et sa demeure hantée pour se prendre au domaine de l'Iridescence. La mère de Arthur avait sorti sa plus belle toilette. Une robe au rouge profond. Pour sa part, il portait un vêtement d'excellente facture, bleu nuit, certaines parties de son vêtement étaient doublés avec de la fourrure. Mais même tiré à quatre épingles dans cet habit incroyablement inconfortable, Arthur se sentait rustre parmi les personnes, toutes plus raffinées les unes que les autres.

Mais pour Arthur... Toutes  les excuses étaient bonnes pour quitter le domaine du Roc. Il le détestait son caillou... Il ne s'y sentait pas chez lui. Le domaine de l'Iridescence était d'une beauté surréelle, de la poudre aux yeux, un joli mirage pour en imposer. Fanfaronnade. Le garçon, du haut de ses 16 ans, ne voyait pas vraiment l'intérêt, mais il ne voyait pas non plus de problèmes là dedans. Chacun avait ses particularités. Son domaine à lui... Oh disons qu'on se rendait vite compte qu'il avait été revendiqué et bâtit par un seigneur de guerre. Point de jolis jeux de lumières, de belles pièces lumineuses, non. Un sol de pierre brute, une peau d'ours au sol, et une collection d'arme et d'armures. Oh... De quoi se sentir "Chez soi" y'a pas à dire, l'idée, pleine d'ironie, effleura le brun un moment. Il y avait réception, bal et il avait attrapé un verre, avait subtilisé une bouteille sans se faire prendre, et il s'était enfin éclipsé dans le jardin, non sans avoir fourré quelques victuailles dans ses poches. Oh... Des cours de bienséances, Arthur n'en avait pas gardé grand chose. Si on ne voulait pas de lui, on l'évitait, point final. Il s'était donc posé dans le jardin, contre un arbre, et avait fait sortir de sa chemise une petite tête brune. Prune s'était cachée, tout ce temps, docile. Arthur s'amusait à nourrir sa créature, à boire un peu, quand il entendit un bruit qui le fit sursauter.

"Qui va là ?"

Son cœur battait vite. Habituellement, dans ses vêtements quotidiens, beaucoup plus simple, avec ses armes, il aurait pu se défendre d'une possible attaque, mais on ne se baladait pas avec des couteaux dans les sous-vêtements, dans ce genre de petit événement. Il avait prit une posture défensive, son corps s'étant tendu comme un arc. Il était con aussi, Arthur, à s'isoler comme ça. Il savait qu'un jour ça allait lui jouer des tours, qu'il allait être au devant de problèmes, mais jusqu'à présent, il s'en était tartiné allègrement l'oignon. Grave erreur, et il en prenait désormais la pleine mesure.