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Évariste Ondenoire
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Mar 6 Avr - 18:21
Follow you“Thinking is not always...comforting. It is always good, but not always comforting.”
Participants :   @Armel de l'Iridescence / @Évariste Ondenoire
Date : 12/02/1200
Lieu : Domaine de l'Iridescence
Résumé (optionnel) :  A pu les gants, où qu'y sont passés ?
Code:
[b]Titre[/b] : Follow you
[b]Participants[/b] : @"Armel de l'Iridescence" / @"Évariste Ondenoire"
[b]Date[/b] :12/02/1200
[b]Lieu[/b] : Domaine de l'Iridescence
[b]Résumé (optionnel) [/b] : Ici on cherche des gants... Le fun !


Oh le domaine dans lequel nous séjournions était loin d'être désagréable à l’œil. Mes soeurs auraient adorés, aurait sans doute jalousés cette position... Et ça aurait bien été une des seules fois où elles auraient eu une quelconque jalousie envers leur incapable de frère. Celui qui détruisait tout, celui qui les empêchaient de faire des partenariats juteux avec une quelconque famille, de trouver une jeune fille de bonne famille pour m'épouser, et avoir un soutient de plus pour gérer l'affaire familiale. A part que le frère en question n'avait aucune envie de servir de monnaie et d'éternel trophée. C'était une place difficile qu'avait la femme dans le reste du monde... Une place qu'un homme en Aiguemarine pouvait parfaitement comprendre, du fait de son système. C'était amusant comme cela pouvait changer d'une contrée à l'autre. "Amusant", ou foutrement cocasse.

Tout ça pour dire que suite à la prise du palais impérial, auquel nous avions participés, il nous était impossible de rentrer, nous étions bloqués en terre hostile, pour ne pas dire autre chose. Les arrestations avaient commencées à tomber, et nous avions fuis pour nous retrouver sur le domaine de Armel. Si j'avais passé les premiers temps à errer comme une ombre (doublé d'un lion en cage, n'allons pas nous mentir) le cadre bucolique était parfaitement enchanteur, quoi qu'un peu trop "parfait" à mon goût.

Si le début de matinée s'était passée de la même manière que tous les autres jours, réveillé dans un lit bien trop coûteux pour mes vieux os, j'avais commencé par me laver avec la bassine et le pichet d'eau laissé à mon attention, l'eau y était encore tiède. J'avais mon propre savon, parfumé à la verveine citronnée, cette odeur m'apaisais. Je me faisais un devoir de ne jamais couper à ce rituel.

La souillure.. La pestilence, elle était partout, dans les moindres recoins, elle apportait crasse, maladie, et mort. L'odeur de la verveine avait le don de me calmer, à chaque fois. J'enfilais ma tenue, on avait tôt fait de faire disparaître mon lourd manteau noir et mes vêtements, de la même teinte. Le noir... C'était le meilleur moyen de passer inaperçu, de se glisser dans les ombres, de raser les murs sans se faire voir... Au lieu de ça je me retrouvais avec des tissus de bonne facture, beaucoup trop coûteux pour ma simple peau, sans doute et surtout beaucoup trop colorés.

Quelques coquetteries ne me quittaient jamais, comme cet élégant collier en argent, souvenir de mon père (je l'avais briqué, laissé trempé dans un mélange savonneux pendant des jours... J'avais mis des années, avant d'accepter de le porter. Mais plus les années avançaient, plus j'avais peur, plus il devenait lourd à porter. Peut être était-il maudit, peut être qu'arrivé à l'âge de mon père, j'allais moi aussi tomber malade et mourir, d'une lente agonie. Peut être... Ou peut être pas. Mais on était jamais assez prudents. Un bracelet de fils colorés tressés, autre souvenir de ma jeunesse et j'étais prêt... Ne restait plus que... Le plus important. Cette barrière infranchissable entre le monde et moi, qui brillait actuellement cruellement de son absence. Par tous les dieux où pouvaient bien se trouver ces foutus gants ?! Je ne laissais jamais rien au hasard. Jamais. Le plus petit détail était rangé à la place qui lui était due... Je pris une grande inspiration, et rejoignis la porte de la chambre que j'occupais avec de grandes enjambées, m'arrêtant devant la porte, cette dernière s'ouvrant à la volée et me laissant sortir. Ne rien toucher, ne rien toucher pour ne pas être contaminé, se contenter d'aller à un point A à un point B sans prêter la moindre importance à ce qui t’entourais, mon p'tit Eva, c'est ce que tu savais faire de mieux. Je rejoignis finalement le propriétaire des lieux en la personne de Armel.

"Armel ! Je... Bonjour." La politesse, le tout assortit d'un sourire des plus charmants, ça marchait toujours, technique de vente, toujours avoir l'air agréable, sympathique. Ne pas céder à la panique tout de suite ! Ne pas céder... Ok... Cèdes.

"Je retrouve plus mes gants, ils étaient là hier et puis.... Pouf, disparu. Je fais pas disparaître les choses. Enfin... J'en donne l'illusion mais... Ils disparaissent pas vraiment, c'est pas dans mes compétences. Mais j'en ai vraiment vraiment besoin... Tu le sais que j'en ai besoin ! Je... Veux bien porter ces vêtements pour passer inaperçu et abandonner mes tenues habituelles mais j'ai besoin de mes gants, s'il te plaît."

Je frottais mes mains, l'une à l'autre. Mes gants me manquaient horriblement. Oh... C'était pas une réelle protection, rien pourrait jamais me protéger. Mais ça trompait assez ma tête pour me faire croire que j'étais protégé, que je pouvais faire un tas de choses sans craindre le spectre méphitique d'une quelconque maladie.
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Ven 9 Avr - 20:42
La lumière rentrant par la fenêtre entrouverte dégueule dans une teinte d’or fané sur tout le décor de la chambre comtale. Le parquet clair parfaitement ciré, recouvert d’un tapis fin aux mille couleurs pâles qui doucement virent au gris – autrefois blanc – s’étend en vagues délicates autour du lit. Le bois veiné de rose et de bleu grimpe au ciel en des colonnades qui retiennent un ciel de lit où danse véritablement le ciel, et sur les draps de soie immaculée, blanche comme le givre sur le rebord de la croisée une couverture sale et reprisée à de multiples reprises s’étend. Sous celle-ci, Armel est roulé en boule : le comte de l’Iridescence dort en chien de fusil, un bras replié sur sa poitrine et l’autre sous son oreiller. Il dort les cheveux libres, éparpillés sur sa joue et son oreiller sur lequel son oreille repose à peine. La chambre est calme, lui ne l’est pas. Si son corps roidi par le froid ne tourne pas dans tous les sens et ne jette pas à bas du lit draps et couvertures, le mercenaire est hanté par un cauchemar trop récurrent à ses yeux, un visage sombre, des mains pleines de sang – les siennes, le leur, le sien – et cette voix qui ricane au fond du monde.

C’est un soulagement lorsque l’on vient le tirer de son sommeil. Qu’il menace en sueur et le regard à moitié fou le jeune intendant penché sur lui, plus brindille que chêne et plus lapin que loup.
« Désolé. » marmonné alors qu’il repousse la couverture sur le fond du lit et se redresse, dans sa chemise de nuit trop blanche, trop fine, trop propre et trop trop. « Quelque chose de prévu aujourd’hui ? »

Se dévêtir par soi-même, refuser les domestiques pour l’aider (peu désireux d’exposer les cicatrices quand toustes l’ont pensé en études). Parler à travers le paravent tandis que le baquet s’emplit d’eau fraîchement puisée, les joies des sorts coûteux, et le bain obligatoire quand avant…
Avant, il ne faut pas y penser. Ne vaut mieux pas y penser.
Lorsqu’il rejoint son bureau, la mort dans l’âme de devoir passer une journée de plus à se faire proprement chier, l’actuel et nouvellement nommé comte de l’Iridescence se demande combien de temps cela lui prendra-t-il avant de devenir aussi mou et malléable, plaintif et peureux, qu’un des nobles qu’il a tant vus défiler dans sa vie au cours de ses années d’existence. (Il ne veut pas devenir son père, s’y refuse.)

Il est difficile de se dire que dehors c’est la guerre quand on vit aussi loin du front – et pourtant au coeur des combats. La violence de la prise de la Nacre, de la prise d’Opale, semble avoir teinté l’Iridescence aux yeux d’Armel : comme un voile rougeâtre sur le monde, rappel du sang des vaincuEs et de celleux qui tombent pour la Révolution.

Les bras croisés et la tête dans ceux-ci, bien que la mâtinée soit avancée Armel envisage de pioncer. Il n’y a rien à faire, c’est une attente dégueulasse qui remplit sa bouche et son âme. Rien. Que foutait-il, autrefois, pour meubler ses journées ? L’irruption fort heureuse d’Éva dans son bureau – et la panique qu’il peut deviner sur son visage tandis qu’il parle – apportent une superbe distraction bienvenue pour le noble qui refuse de l’être.

Oh, alors le brun se redresse ! Il s’enfonce dans son fauteuil, tête en arrière et mains jointes ! Son sourire suffisant ne cache pas qu’il se délecte de la situation. Connard, va.
« D’abord, on dit : ‘Bonjour, monsieur.’ Je tolèrerais, à la limite, un ou deux Monseigneur. Ensuite, croyez-vous qu’il soit d’usage d’entrer et de vous adresser à moi de la sorte ? » La question flotte entre eux, le silence la rendant de plus en plus vraie à la minute.

Ce n’est que lorsqu’Armel a l’impression qu’Évariste va sans doute se liquéfier sur place qu’il part dans un grand éclat de rire et se redresse presque en sautant.
« Je plaisante. Désolé. Du coup tu voudrais qu’on retrouve tes gants, c’est ça ? Tu as demandé aux domestiques ou du tout ? Veux-tu une paire des miens ? Et surtout, t’as cherché de partout ? Sous ton oreiller, dans tes poches, que sais-je ! Un doute l’assaille et le comte fronce les sourcils. Tu les enlèves bien pour dormir ? »
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Sam 10 Avr - 15:23
L'angoisse, c'était la seule chose de palpable dans cette pièce, sans aucun doute. Parce que autant dire que j'avais pas vraiment envie de toucher quoi que ce soit d'autre. Si... Armel à la limite. Il était propre. Les meubles, les surfaces... Je pouvais m'empêcher à penser à toutes les mains qui les avaient touchées, à tous ces êtres sans visages à avoir posé les mains dessus. Un frisson remonta le long de mon échine et je préférais croiser les bras. Le répit fut de courte durée. Parce que mon compagnon d'arme finit par ouvrir la bouche, et quand la mienne s'ouvrit, ce fut pour former une expression de surprise pur, touché en plein élan, abattu en plein vol. Outch. La surprise faisait mal, et le stress ne fit que monter d'un cran supplémentaire. Je ne me laissais qu'un instant pour exprimer cette pleine surprise, avant de me reprendre. Je venais d'une famille de marchand après tout... Et on était bons pour pas montrer ce qu'on pensait réellement. "Non Iphigénie, cette robe ne vous boudine pas promis, et ces couleurs... Elles vous vont à ravir et rehausse vos prunelles". Ah... J'avais vu tellement de fois mon père et ma mère le faire. Un sourire poli mais neutre sur le visage, fierté bien entamée, je reculais d'un pas, scrutant le sol pour ne pas montrer mon expression. Bon sang...  J'étais plein de perplexité. Je le connaissais depuis un paquet de temps maintenant et me faire rabrouer de la sorte... C'était particulier. Je me mordillais un instant la lèvre, sans rien dire de plus, avant que la "blague" ne tombe, ne m'assénant un second coup. Je fronçais les sourcils, avant de plisser les yeux, outré, une main sur le coeur, lancé dans quelques singeries digne d'un comédien.

"ARMEL ! Tu n'as vraiment aucun cœur ! C'est scandaleux ! Tu m'as fais peur !"
J'allais même jusqu'à lui lancer une bourrade amicale dans l'épaule. Un instant... Un infime instant j'avais cru à ses bêtises. Et j'en avais eu le cœur serré par ce revirement de situation, pire... Je m'étais senti blessé, mais j'en dis rien, je gardais ça pour moi, comme pour beaucoup de chose. L'eau savonneuse, elle lavait pas seulement les miasmes, elle lavait les tensions, elle lavait la peine, et elle éloignait tout. Elle purifiait. Alors je ne me faisais aucun doute que tout ça, que cette petite pointe de honte et cette grande peur, elle durerait pas. J'étais en milieu inconnu, et Armel représentait la seule personne ressource, ce roc dans cet océan d'incertitude. J'ignorais si on allait survivre à tout ça, si on retrouverait nos frères d'armes un jour... Si on arriverait à quitter Nacre. Mais... Pour aller où ? Nous avions pris part à une révolutions, nous avions étés, malgré les dires de la trinité, alliés à eux, et la mort nous attendrait partout ailleurs. La mort... Ou les fers. Quel choix charmant. Les fers ne m'allaient pas au teint. Puis généralement c'était des vieux carcans rouillés, crasseux, immondes. Un frisson de dégoût revint faire dresser les poils de ma nuque.

"J'arrive à les quitter pour la nuit maintenant, et généralement je les laisse sur la commode. Assez loin. Ils sont... Souillés par tout ce que je touche toute la journée. Une fois retirés je les éloigne le plus possible."
Une petite moue horrifié se peignait sur mon visage, alors que je reposais finalement le regard sur lui. "Je suis désolé mon ami, non seulement la perte de mes gants me rend chafouin, mais je crois que ta facétie m'a filé un sacré soufflet. Tu es vraiment une sale bête Armel, tu sais ça ? Une chance que j't'adore... Sinon j'aurais profité de la première source venue pour te pousser dedans !" Un petit rire m'échappe un instant, avant que je ne frotte mes mains l'une à l'autre, parvenant à grande peine à ne pas les bouger dans tous les sens.

"Je n'ai demandé à personne pour l'instant a part toi, et aucune chance que je les ais moi même égarés. Tu me connais. Chaque chose à sa place, rien ne bouge. La routine."
Je me mordille la lèvre un instant. "En attendant que j'ai retrouvé les miens... Je... Oui, tu veux bien me prêter une paire si tu en as ? Je te serais reconnaissant Armel. C'est... Vraiment important tu sais."
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Mar 20 Avr - 18:06
Un peu en retard, les leçons de bonne conduite et d’adresse, les longs cours ennuyeux qui pourtant l’ont passionné à une époque où il ne trouvait pas sa place lui reviennent en tête. Toutes les formules de politesse, les ‘votre altesse sérénissime dont la grandeur divine éclaircit mes jours’ qui ne sont plus utilisés depuis l’avènement de l’Empire, donc depuis mille saletés d’années (mais ça ne l’a pas empêché de devoir les apprendre et les réciter) et autres stupides formulations alambiquées qui ne servent qu’à une chose : faire chier. Il aurait pu faire durer le truc, en bon salaud qu’il est, et lui réclamer l’adresse longue qui sied au comte de l’Iridescence – surtout venant d’un bouseux comme Évariste qui n’a clairement jamais dû mettre les pieds dans une cour princière. On ne peut pas tous être nés dans la soie, certains doivent accoucher dans la boue et la fange après tout. Ainsi va le monde.  Et eux, ils vont changer le monde.
Des années sur les routes ont su briser ses barrières et ses a-priori ; les mois à combattre avec la Trinité, aux côtés d’une unité de vaillants révolutionnaires, a réussi à piétiner le peu qu’il lui restait d’implanté. (Et pourtant il est toujours là, prétendant porter la couronne comtale bien trop lourde, le titre sur ses épaules bien trop frêles pour ça. Si seulement le monde savait qu’il n’est qu’un faire-valoir et qu’un pantin le temps que sa sœur trouve un époux suffisamment malléable ! Le temps qu’elle s’émancipe  de son autorité pour la sienne et le prenne sous sa coupe ! )

La colère de son ami ne fait qu’augmenter l’hilarité du comte mercenaire, et ça lui fait plaisir de voir que dans la panique il reste le même. Même s’il lui donne une bourrade avec son coude – sans doute de peur de se contaminer ? Le Nacréen a toujours toléré les petites manie de l’Aiguemarine, ses travers autrement plus dangereux et contre-nature finissant, à la fin, par devenir les pires choses aux yeux d’un homme qui tolère désormais trop – mais surtout la violence. « C’est pas une histoire de ne pas avoir de coeur, Éva, c’est que je m’ennuie. J’allais faire une sieste pour me préparer à ma sieste, c’est te dire. » Il s’emmerde profondément. Un tel langage, en revanche, ne va pas être autorisé entre ces murs. Trop grossier, trop impur, pour le joyau de la Nacre qu’est l’Iridescence.

Mission : à la recherche des gants égarés, donc. Les bras croisés sur son torse, ses doigts nus caressant son ersatz de barbe, le presque quadragénaire réfléchit en l’écoutant. « Ca va, je t’ai dit que j’étais désolé. Tirons un trait dessus, sinon nous n’allons jamais avancer. » murmure-t-il tandis qu’il parle. Ses yeux descendent sur ses mains qui nerveusement s’agitent ensemble, s’agrippent, se frottent. Il ne va pas très bien et c’est clair jusque dans son attitude. Aurait-il étudié les sciences de l’esprit à Tourmaline qu’il le comprendrait sans doute bien mieux en cet instant ! Armel n’a aucune idée de ce qu’il ressent sans ses gants ou du malaise dans lequel il est plongé : sa nature audacieuse et clairement loin de s’embarrasser des limites personnelles, ne cherchant qu’à être plus, tout le temps, ne comprend plus les limites mentales que se posent les autres. « Viens, je vais te donner une paire propre. Suis-moi. »

L’actuel propriétaire – sur le papier ! - des lieux le guide alors dans les dédales inondés de lumière du manoir jusqu’à ses appartements. La porte s’ouvre pour eux et il se place devant la commode, tire le tiroir à gants et en ressort une paire blanche délicatement ornée d’un I arc-en-ciel. « tiens, prends ça. » Il les lui donne du bout des doigts en essayant de les toucher le moins possible. « Tu n’as jamais vécu dans une maison du genre, je me trompe ? Une demeure noble, se doit-il d’ajouter, penchant la tête vers lui. Je n’avais pas songé à ça en t’invitant. »
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Ven 23 Avr - 9:12
L'angoisse d'avoir fait une faute, dans un monde que j'ne connais pas. Car n'allons pas nous mentir, les Ondenoire auront beau se parer de tous les bijoux, de toutes les étoffes de soie du monde, il y a tout un univers entre la bourgeoisie et la noblesse. Nous ne sommes pas éduqués pareil, nous n'avons pas les mêmes fonctions, et nous n'avons pas les mêmes vies. Ce dur rappel à la réalité est une claque magistrale, même si c'est une boutade, cette différence, elle reste. Demandez moi de vendre des vêtements à n'importe qui, de vanter leur couleur, leur texture, alors même que ce ne sont que des tissus loqueteux, demandez moi de mentir yeux dans les yeux pour affirmer que ce sont les plus beaux atours, demandez moi de mystifier la réalité, de faire passer des vessies pour des lanternes. Mais dans ce monde ci, je n'ai aucune emprise, je n'ai aucune connaissance, et je ne peux que m'accrocher à mon camarade pour ne pas finir noyé.

"Hm... C'est vrai que par chez toi... Il n'y a pas grand chose à faire. Quels sont les tâches d'un comte Armel ? Que doit-il faire ?"
Je le regarde songeur. "Tu as envie que je te tienne compagnie ? Non pas que ma compagnie soit particulièrement bonne... Mais si tu dors trop ton esprit va s'empâter, c'est pas une bonne chose..." Un rire amusé s'échappe de mes lèvres, et mes mots ne sont que pur vengeance de sa petite blague. Pas bien méchant, pas bien piquant. Je sais qu'une partie de moi pourrait sortir les pires insanités, yeux dans les yeux, mais ça ne me viendrais même pas à l'esprit de faire ça à Armel. Mon ami et seul allié dans cette demeure ma foi, fort esthétique.

Je roule des yeux, et avec un brin d'efforts, je parviendrais presque à apercevoir mon cerveau quand il reprend la parole, et je marmonne. "Certes... C'est pas toi qui a eu la frousse, mais bon... D'accord. Mais juste parce que c'est toi." On allait pas se mentir, je pouvais être crasse et rancunier, j'avais ce côté de ma personne, et je pouvais rien y faire. Rien changer. Mais c'était Armel... Je laissais couler sans un remord. On se connaissait depuis trop longtemps. Je lui emboîte le pas lorsque j'entends que je vais finalement récupérer une paire de gants. Ce ne sont pas MES gants, mais l'effet sera le même. Je suis bien conscient que l'effet n'était que psychologique. Que la protection qu'ils m'offraient n'était rien d'autre qu'un confort mental. Que quelque chose qui disait "voilà, maintenant, je n'ai plus à avoir peur."

Une fois dans ses appartements, je récupère les gants, les enfilant délicatement, poussant un soupir. Avant de glisser un regard sombre sur lui.

"La demeure familiale est grande, et nous avons un pied à terre à la campagne. Mais je n'ai jamais côtoyé ni la noblesse, ni leur maison. Je ne suis qu'un homme du peuple Armel. Donc il y a bien des choses que j'ignore et que je n'ai jamais vu."
Je baisse les yeux, plongé dans l'observation de mes mains, finalement au repos. "Tu regrettes ? De m'avoir invité j'entends. Crains-tu que je te fasse honte mon ami ?" Et mon regard, finalement, il revient sur lui, il pénètre, il perce, à la recherche de la vérité, des non dits. Regard scrutateur, ma mère l'a toujours détesté. Elle n'a jamais supporté ces grands yeux noirs, pénétrants, beaucoup trop malins pour un homme, d'après elle. Ce regard... Et ce sourire, à mi chemin entre la provocation, et le jeu. Ce regard emplit de défi qui ne demande que vérité. J'ignore où cette conversation nous mènera... Mais qu'y a t-il d'autre à faire, actuellement ? Rien.
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Ven 21 Mai - 21:26
Les tâches d’un comte ? S’emmerder, se tourner les pouces, oppresser le petit peuple et s’en laver les mains dans un fleuve charriant des paillettes d’or. Manger les récoltes de ses gens jusqu’à en crever, le bide gonflé par quelque maladie ayant poussé à l’intérieur des entrailles pourries. Vivre, vivre à n’en plus savoir que faire, sans un jour travailler ou se faire du mal ; vivre, vivre à dépasser chaque jour des dizaines de gens crevant dans les marais et les montagnes ; vivre, vivre à ne plus comprendre le sens de son existence tant elle finit par être vide de sens. Finir par s’ôter la vie devant la vacuité de son importance. Aujourd’hui, Armel se rend compte à quel point les habits de noble ne lui conviennent guère plus. La soie l’irrite, les couleurs vives et arrogantes dont il aime se parer par bravade auprès de ses camarades sont un fardeau. Lui manque le temps où on le forçait à porter le noir et à se faire discret, putain, Armel. « On a beaucoup trop de choses d’importance à faire. J’accepte ta compagnie, cependant. Bon prince, petit con. Mon esprit vif s’ennuierait sans toi. Quelle sympathie. »

Leur balade dans les couloirs clairs de la demeure de l’Iridescence est rapide et guidée par le maître des lieux. Les gants sont bien rapidement trouvés puisque ranger les choses permet, étrangement, de ne pas trop les perdre en temps normal. Ceci n’est qu’une théorie puisqu’Armel est un fout-la-merde royal tant dans son comportement que dans son habitude de rangement des choses. Comment pourrait-il possiblement s’y retrouver ? « Le contraire m’aurait étonné, Éva. » sourit le plus âgé tout en lui tapotant l’épaule, y disséminant ses germes. De nobles germes, il ne va pas non plus se plaindre !

Armel ne tient pas en place. Ses talons claquent sur le sol, ses mains jouent avec sa chemise, ses yeux sautent du brun au plafond, à son lit depuis la porte, des tentures au tapis. Son regard, finalement, s’ancre dans le sien quand on l’accuse ! d’avoir peur d’une honte à la con. Le mercenaire planqué prend un air faussement offensé afin de cacher sous ce vernis joueur qu’il est, en réalité, bel et bien blessé. « Tu as si peu confiance en moi, c’est ça ? Tu crois que je vais te cacher dans un placard jusqu’à ce que nous repartions, j’en suis sûr ! Un placard empli de poussière et de toiles d’araignées, avec des tissus tout dégueulassés par des années d’usure et d’usage ! » La main sur le coeur il ricane, tourne en dérision la peine bien réelle enfouie en lui. Qu’Eva pense ça le blesse plus profondément que les autres blessures. Il tient à son ami mercenaire. L’ambassadeur tient à chacunE de ses compagnEons – et, inconsciemment, sans doute s’accroche-t-il un peu à l’Aiguemarin car il n’a pas pu sauver leur capitaine ou leurs semblables éparpillés en Nacre, perdus sur le bûcher, exécutés dans l’ombre de la nuit.

« Tu ne me feras pas honte, Évariste.
Finit par reprendre le comte en allant s’asseoir dans un fauteuil proche, les jambes balancées par dessus l’accoudoir. Posture indigne d’un homme de la noblesse, sans doute. J’ai confiance en toi et t’as pas non plus été tiré des bas-fonds d’un trou crasseux de Rubis. J’ai pour toi l’affection d’un frère et je peux t’en donner l’éducation accélérée. Alors pour l’amour de Mars arrête de croire que je vais te vendre ou te laisser te débrouiller seul dans ce bordel ! »

Et, parce qu’il est mature et intelligent, il lui jette un coussin qui traînait là à la figure. « Et puis de toute manière, tu peux pas vraiment aller quelque part d’autre, si ? Sauf si tu as mystérieusement de nouvelles connaissances en cette charmante princée… Il se reprend presque immédiatement. Ce Protectorat. Je ne me ferais jamais au nom. Au système, oui, mais au nom…  » Ils avaient pas de grande idée de nom, les trois, là. Enfin bon. (La douleur est toujours là, nichée dans son coeur.) « Les gants te vont ? »
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Mer 26 Mai - 16:19
La vie paisible (presque) que nous menions il y a de cela encore quelques mois avait prit une drôle de tournure. C'était pas agréable... J'avais l'impression d'être piégé, acculé, comme un lion en cage. Privé de liberté, en attente que le couperet ne s'abatte sur nous. C'était une drôle de chose... Une drôle de tournure. Nous étions forcés à l'inaction par un affreux retournement de situation. Un sourire joueur étire mes traits, mais ce sourire ne monte pas jusqu'à mes yeux, fatigués d'en avoir trop vu, fatigués de ne rien trouver à faire. Le domaine est une bien jolie prison, et les chaines sont d'or et de soie, mais cela reste des chaînes. Jamais, ô grand jamais, je n'avais laissé quiconque me piéger ainsi, mais nous étions pris au piège par la force des choses et un curieux destin.

"Ah oui ? Mais tu as des exemples précis à me donner ? J'ai du mal à cerner les fonctions propres à la noblesse... Mais c'est sans doute un truc de gueux de ne pas comprendre ce genre de chose. Cela dit... Je suis fort aise d'apprendre que je suis une bonne distraction pour toi."

Il me tapote gentiment l'épaule, et je le laisse faire. Les gants, ce n'est qu'une mascarade destiné à apaiser mes angoisses, une farce pour ne pas prêter attention au reste, pour pouvoir toucher et être touché en retour, ultime et idiote pirouette. Mon ami ne tient pas en place. Il est comme une petite tornade qui ne parvient à aucun moment à se poser, vaquant de gauche à droite sans parvenir à réfléchir. Avant de froncer les sourcils face à sa mine outrée. Un sourire extrêmement triste passe sur mes lèvres. Alors que je secoue doucement la tête, osant finalement poser une main, douce mais ferme, sur son épaule.

"Je sais que je peux avoir confiance en toi. T'es... Comme un frère pour moi, Armel, vraiment, et sans doute la personne dont je suis le plus proche à la compagnie. J'ai toute confiance en toi et j'te livrerai ma vie si il le faut. Mais je suis encombrant. Nacre... Oh disons que par chez toi on aime déjà pas les gens comme moi. Ajoutons à cela que je suis de basse naissance et non issu de la noblesse, et que je suis également sans aucun doute un fugitif..."
Je secoue doucement la tête. "Je ferais en sorte de vous faire courir le moins de risque possible. Et... Je serais même prêt à accepter de passer du temps dans ton placard tout miteux. Même si... Diantre... J'en ai des frissons d'horreur rien qu'a y penser."

Je finis par m'installer sur un des fauteuils, jambes croisées, posture digne. Avant de me prendre un coussin en pleine tête.

"... T'as d'la chance d'être comte et d'être très occupé dans tes activités de noble... Sinon j'crois que j't'aurais cassé la gueule Armel !"
Et j'lui relance en retour le coussin. "Comme au bon vieux temps hein ?" Je secoue doucement la tête, le regard plongé dans le vide. "Il est hors de question que je laisse la compagnie s'éteindre. Et... Je sais pas où on va ni ce qu'on va faire. Mais je refuse de perdre quelqu'un d'autre Armel." Je secoue la tête "J'ai fais mes études en Nacre mais... Je n'en garde aucune connaissance. J'ai essayé de fuir cet endroit aussi vite que possible et de ne pas m'y attarder, et j'ai toujours cherché à ne pas y remettre les pieds." Un sourire triste éclaire mon visage alors que je frotte mes mains, baissant les yeux vers ses gants. "oui ils sont parfaits, très agréables, merci Armel." Je baisse une nouvelle fois les yeux, avant de les tourner vers un point invisible, m'éclaircissant un moment la gorge.

"Je veux bien que tu me montres... Comment être un noble. ça m'occupera un moment, dans le pire des cas, et dans le meilleur ça nous sauvera peut être les miches."
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