Âge : 29 ans (née en 1171)
Magie : Flamme
Spécialité magique : la roche, sur l’élément directement avec une affinité supérieure pour les roches granitiques
Résidence actuelle : Frontière Nacre - Aiguemarine
Occupation : Mercenaire de la compagnie de diamant - Chapitre de rubis
Statut marital : Célibataire
Allégeance officielle : Pro empire

Bornée – Têtue – Impulsive – Bavarde – Narcissique
Franche – Appliquée – Enjouée – Dynamique – Curieuse

Mars 1171 – La famille Courtsentier n’est pas la plus fortunée au niveau des naissances heureuses. C’est pourquoi la naissance de la dernière est très attendue. Elle sera la deuxième enfant vivante du couple qui a pourtant connu 7 grossesses. Son frère Hamelin, de 2 ans son aîné est un enfant plutôt chétif. C’est pourquoi l’arrivée de la petite Madeline, potelée et vigoureuse est un cadeau dont le père est particulièrement fier.
Les Courtsentier sont une famille rubine banale, sans richesse. Le père est un homme dur et sévère, très attaché aux traditions. Entre deux journées de travail à la mine il tente d’inculquer ces coutumes à ses enfants préférant souvent la réprimande à la pédagogie. La mère reste à la maison prenant soin de la petite fratrie, amenant la douceur dans la vie des enfants.
Madeline s’épanouit en une enfant vive, joueuse et dynamique qui supporte sans mal le traitement du père et reçoit avec simplicité les gestes d’affection de la mère. Pour Hamelin, tout est plus compliqué. Sa santé ne s’est guère améliorée. Le père lui reproche constamment son état souffreteux et frêle. Et les tendresses de la mère ne font qu’accroître son sentiment de faiblesse et de jalousie.

Février 1176 – L’hiver cette année là fut rude pour la famille Courtsentier, la mère souffrante depuis les premiers froids, meurt d’une mauvaise grippe. Avec elle, la douceur du foyer disparaît au profit de la rudesse accrue du père tout à son chagrin. Les enfants jamais vraiment proches s’éloignent encore plus l’un de l’autre. Madeline, captivée par son père engrange tout ce qu’il lui transmet : le respect dû aux rangs, le respect dû aux prismes, le respect de la parole donnée, le respect des obligations de leur collier.

Juin 1183 – Le quatorzième anniversaire de Hamelin censé être un jour de fête est terni dès le réveil. Le statut d’argile de l’aîné est révélé très classiquement par la porte de la chambre qui a refusé de s’ouvrir pour lui. Il n’en faut pas plus au père pour le chasser à grands cris. Nulle explication ou discussion n’est permise. On l’entendra longtemps crier ce jour là que même s’il s’agit de son fils, qui voudrait d’un fils tel que lui. Déjà avant ça, il n’y avait pas de quoi être fier de cet avorton, incapable de soulever un outil à la mine, qui toussait à la moindre poussière.
Madeline, sans aller jusqu’à crier avec son père, ne s’est pas laissée aller à un quelconque sentiment si ce n’est de la honte : les argiles sont des sous-hommes, Hamelin n’est plus son frère, elle n’a jamais eu de frère…

1185 – Les années suivantes passent rapidement. Ni le père, ni Madeline ne parlent plus jamais de Hamelin. Jusqu’à ce jour où Madeline avoue à son père que les pierres se soulèvent et volettent sur son passage. Ces évènements d’abord peu fréquents lui semblaient anodins, maintenant il semble que c’est l’entièreté du chemin qui se déplace avec elle et cela commence à effrayer la jeune fille. Le père les yeux emplis d’émotion lui murmure : « Si seulement Hamelin avait été comme toi... »
Puis c’est l’effervescence autour d’elle, Madeline est une flamme. Le départ pour son apprentissage à l’université d’Opale doit être organisé. Pendant les quelques mois qui précédent son départ, la jeune fille est placé sur un piédestal. Le village n’avait plus connu de prisme depuis longtemps, encore moins de flammes que l’on disait en voie de disparition. L’égo et l’ambition de Madeline ne font que grandir : elle deviendra un prisme puissant, elle fera partie de la caste des mages de l’empire ! Elle fera honneur à son père !
A à peine 14 ans, Madeline se sent comme une toute petite fille en arrivant à la capitale. Elle s’imagine déjà croisant l’impératrice et tous les grands noms de l’empire à chaque coin de rue. Elle en frétille d’impatience. Mais la réalité est tout autre, les études accaparent tout son temps et Madeline a à cœur de réussir. Elle se l’est promis ainsi qu’à son père.

Octobre 1189 – Alors que sa formation approche de la fin, un courrier du village lui parvient : un accident à eu lieu à la mine causant de nombreux décès, le père fait partie du nombre. Madeline organise un retour précipité dans les montagnes pour honorer la mémoire de son père et des défunts. Triste manière d’également célébrer son passage à l’âge adulte. Mais la jeune femme fait bonne figure rubine et grave ses promesses dans son collier avec tout le cérémonial attendu.

1190 – Madeline suit ses études avec application, assiduité et beaucoup de plaisir. Mais force est de constater que la maîtrise des cailloux est loin d’être un atout pour la mener vers un grand destin. Elle jalouse en secret, ses camarades capables d’imprimer des pensées aux autres, ou qui commandent à des éléments beaucoup plus impressionnants. Mais peu importe, sa foi en elle et en ses capacités ne diminuent pas, elle fera tout pour se faire une place parmi les puissants. Elle redouble alors d’effort pour apprendre et dompter son don.
Quand enfin sa formation se termine, elle choisit de ne pas rentrer au village où plus rien ne la rappelle si ce n’est une vie de mineuse ou pire de femme de mineur. Car, même si tous les enseignements de son père sur l’importance et l’honneur dû à sa famille, à son village, à sa vie lui reste bien en mémoire. Et même si elle est attachée à ces traditions, elle trouve suffisamment d’excuses qui lui semblent parfaitement justifiées pour ne pas honorer sa promesse de toujours choisir et soutenir les siens. Sa première pierre commence à noircir.
Là haut, ses talents seraient brimés, exploités à des fins bien médiocres. Alors qu’ici elle sait que ses qualités seront reconnues et qu’elle pourra obtenir un poste dans l’opulence de la capitale, où elle se sent bien plus à sa place. Voir un fragment du monde lui a fait prendre conscience de la petitesse de celui dans lequel elle a grandit.

1192 – Après 2 ans à vivoter de petits travaux sans intérêts, supportant sa condition de femme dans une ville où, même prismes, elles n’ont pas vraiment de droits. Il est temps pour Madeline d’admettre que ses rêves de grandeur sont bien loin derrière elle. Ne lui reste que l’envie de voir le monde et de sortir du carcan oppressant de Nacre. Elle choisit de rejoindre la compagnie en intégrant le chapitre de rubis dans une tentative qu’elle sait inutile pour recolorer sa perle.

1199 – A 28 ans et après 7 ans dans la compagnie, Madeline a beaucoup évoluée. Découvrir le monde, différentes façons de penser et de vivre l’ont rendu moins naïve et ses convictions en sont plus nuancées. Aujourd’hui elle ne considère plus ses envies égoïstes comme de bonnes raisons de ne pas tenir ses promesses. Ainsi ses deux nouvelles pierres noircies lui sont lourdes à porter. Mais avait-elle vraiment le choix de ne pas les rompre ? L’engagement dans la compagnie prévaut sur le reste. Toujours agir selon ce qui est juste ou ne pas utiliser la magie pour de mauvaises raisons ne sont pas dans les considérations du chef du chapitre lorsque des missions doivent être accomplies... Elle prend soin désormais de bien camoufler son collier en toutes circonstances.
Avec la révolution qui gronde, son soutien à l’impératrice et son gouvernement n’a pas flanché. Et elle espère sincèrement ne pas avoir à rompre une quatrième promesse, celle qui l’engage à soutenir l’Empire. Elle affiche ses idées moins ouvertement qu’autrefois, mais en son for intérieur Madeline souhaite que le chapitre de rubis ne prenne pas part au conflit. Ou du moins pas du côté de la Trinité. Ainsi la position d’attente qu’ils ont adopté aux frontières d’Aiguemarine et à la limite du conflit lui convient parfaitement.