Âge : 28 ans
Magie : Non-mage
Spécialité magique : //
Résidence actuelle : Castel de Tourmaline en Topaze
Occupation : Suivante de Déjanire
Statut marital : Célibataire
Titre(s) : Héritière du comte de Pastel
Allégeance officielle : Officiellement, partisane de l'Empire, mais son allégeance pourrait changer selon ce qui lui sera le plus profitable.

De fidélité, on ne saurait te targuer, cela ne fait aucun doute, même si tu caches bien ton jeu. Volage et certainement pas loyale, tu n'as de réelle allégeance que pour ton propre intérêt. Ce n'est pas par faute de cœur, car il est grand cet organe figuré, mais bien parce que nulle trahison envers soi-même n'est possible. Ce serait ce qu'on appelle le déni et tu te flattes d'être particulièrement lucide à propos de tout ce qui te concerne, bien que ton orgueil arrive parfois à t'aveugler sur tes défauts.

Si ton discernement est à l’occasion entravé par ta haute opinion de toi-même, cela n'affecte pas ton jugement général. Animée par la raison, tu n'agis que très peu sous le coup de l'impulsion et de la spontanéité. Calculatrice, tes décisions sont bien pesées avant d'être prises, car les conséquences d'un choix qui sur le moment semble si simple peuvent être désastreuses et catastrophiques. Tu préfères prendre le temps d'évaluer les pour et les contre, de prédire les retombées possibles avant d’arriver à poser un verdict. Jamais tu n'agis contre ton intérêt et tu protèges jalousement tes acquis. Ton ambition n'a pas encore rencontré de limites et tu comptes bien éviter de te nuire à toi-même.

Pourtant, qui en parlant de l'héritière du comté de Pastel oserait lui porter parjure? Douce et aimable, tu te soucies du bien-être des autres, quand le leur n'entrave pas le tien. Ta générosité est sincère lorsque tu te la permets et jamais tu n’infligerais de tort à quiconque pour ton simple plaisir. C'est toujours avec un certain serrement au cœur que tu prends une décision qui cause le malheur d'autrui, mais dans ce monde dur et injuste, il faut parfois blesser pour triompher. Dissimulatrice, tu réussis tout de même à t'attirer l'affection des autres malgré tes mesures parfois cruelles, en persuadant que tu n'agis ainsi que sous la contrainte.

L'éducation ayant toujours été une priorité pour ton père, les tuteurs qu'il t'a offerts, ou imposés, t'ont appris l'art d'être éloquente et convaincante. Tu t'exprimes avec aisance et tes discours sont bien articulés grâce à un esprit logique et pragmatique. Terre-à-terre, tu ne rêves que très peu et bases tes observations sur des faits et non sur ton imagination. Toutefois, ça ne t'empêche pas d'être extrêmement curieuse. Tu peux passer des heures à fouiner dans des livres pour en apprendre plus sur un nouveau sujet.

Tu n'es certainement pas une demoiselle dont la destinée sera médiocre et oubliée. Tes aspirations et ton sang-froid te guident sur les chemins de la vie en quête d'une meilleure condition et tu n'hésiteras devant rien pour obtenir tout ce dont tu désires.

15 mai 1171 ► Estelle naît de l'union entre le comte Constance de Pastel et de son épouse Aglaé d'Étincelle après deux ans d'un mariage plus ou moins paisible. Le couple ne s'était pas exactement choisi comme compagnons de vie, mais ça aurait pu être pire. La naissance de la première enfant de la famille aplanit les différends, ou en tout cas, accapare suffisamment la mère pour éviter les disputes avec le mari.

19 août 1174 ► Trois ans après l'arrivée de l'aînée, la venue d'Eleanor agrandit la petite famille et vole un peu de l'attention accordée à Estelle, qui ne le vit pas très bien. Jusqu'alors fille unique un peu gâtée, il faut l'admettre, elle n'apprécie pas trop cette concurrente dans les affections de son père et de sa mère. Et surtout de sa nounou qui semble la délaisser au profit de cette chose criarde et braillarde. Avec toute l'innocence cruelle de l'enfance, la fillette embête sans contrainte le nourrisson et pique des crises pour qu'on exécute tous ses moindres caprices. Les choses ne se calment que lorsqu'elle réalise qu'avoir une petite sœur présente quelques avantages non négligeables.

28 mars 1178 ► Estelle aura bientôt sept ans quand Aglaé met au monde le premier garçon de la famille, Emmanuel. Si elle a très mal vécu la naissance d'Eleanor, désormais compagne de tous ses jeux - ou plutôt sa servante personnelle - l'arrivée d'un petit garçon ne lui fait ni chaud ni froid. Elle ne réalise pas encore qu'il va prendre plus d'importance qu'elle et Eleanor, elle voit simplement la chose comme lui étant due, l'avènement de son règne puisqu'elle dominera non pas une seule sœur, mais un frère en plus. Elle ignore toujours que toutes les possessions de son père lui reviendront et que jamais elle ne portera le titre de comtesse de Pastel, puisque ce sera Emmanuel qui en héritera. Enfin, du comté et du titre de comte, pas du titre de comtesse.

1184 ► Jeune et jolie, pleine de vie, ce ne sont pas là les uniques qualités de la demoiselle qui se révèle être particulièrement intelligente. Elle a hérité de l'esprit logique et stratégique de son père et excelle particulièrement dans ses études, plus que son frère - même si son jeune âge peut encore l'excuser. Elle prend peu à peu conscience de sa condition de femme dans un monde où elles ont peu de valeur quand on les compare aux hommes, ce qui la contrarie beaucoup. Elle sait désormais que les terres de son père ne lui appartiendront jamais et se montre très insatisfaite de la situation, même si elle ne déclame pas ses opinions à qui veut les entendre : elle sait déjà qu'il vaut mieux taire certaines pensées. Elle se contente de consigner dans son journal intime ses réflexions sur la chose, tout à fait consciente qu'un homme ne vaut pas nécessairement mieux qu'une femme, si on lui donne la chance de faire ses preuves.

Quitte à ne pas être héritière et à ne pas pouvoir gérer son propre domaine, elle aspire à devenir Prisme et attend impatiemment qu'une des Sources la réclame comme son enfant. Cependant, elle ne manifeste jamais d'aptitude à la magie et doit se contenter d'être tout simplement une femme trop intelligente pour sa condition.

Septembre 1187 ► C'est avec un peu d'insistance qu'Estelle obtient de parfaire son éducation à l'université. Elle n'a que 16 ans, mais elle entrevoit déjà qu'il lui faudra un jour se marier, préférablement avec un bon parti. Pour l'heure, elle ne reconnaît l'existence d'aucun garçon qui puisse lui plaire et être digne de sa main. Il est encore un peu tôt, mais deux ans passent si vite. Entrer à l'université lui permettrait de retarder ce moment fatidique et ses connaissances de se préserver de l'ennui d'un mari qui lui serait intellectuellement inférieur : c'est qu'elle a plutôt bonne opinion d'elle-même. Elle part donc pour Tourmaline, laissant derrière elle sa cadette, fidèle suivante depuis l'enfance. Cette dernière suivra d'ailleurs sa propre voie puisqu'au cours de la même année, elle se révèle un potentiel pour devenir Prisme, rêve inaccompli de sa sœur. Visiblement, tous les espoirs de la jouvencelle lui sont enlevés par le reste de la fratrie.

1192 ► Estelle revient de son séjour en Topaze, marquée par son expérience. Elle a adoré son séjour et s'est reconnue dans leur mentalité, en partie. Elle retrouve le foyer familial avec un certain regret pour ses années universitaires, mais avec de nouvelles ambitions, maintenant qu'elle est une femme on ne peut plus accomplie. Toujours peu encline à se marier, surtout en constatant qu'Emmanuel est un cancre, elle prend quelque espoir à l'idée de peut-être hériter du domaine familial. Afin d'assurer sa position, et encouragée par ses parents pour d'autres raisons, la brunette est introduite dans la société de l'impératrice Déjanire. Son esprit et sa personnalité aimable s'attirent les bonnes grâces de la souveraine et Estelle rejoint sous peu son groupe de suivantes. N'entre pas dans la société d'une reine qui veut et elle en tire beaucoup d'orgueil.

Octobre 1193 ► Les tensions politiques agitent l'Empire, mais affectent peu Estelle jusqu'au jour où une émeute provoque la destruction du temple de Janvier à la capitale. L'événement pourrait paraître anodin et étranger à la noble, mais il marque un moment tournant de sa destinée. Âgé de 15 ans, Emmanuel se trouvait au temple en compagnie de son précepteur pendant les incendies. Il est alors porté disparu, présumé mort, de même que le tuteur qui en avait la charge. Puisque la famille ne compte pas d'autres garçons et qu'Aglaé commence à se faire trop vieille pour porter un autre enfant, Estelle récupère son titre d'héritière sans trop d'inquiétudes de le perdre. La perte de son frère l'afflige toutefois, c'était un garçon gentil, bien que trop naïf. Elle avait sur lui tout le pouvoir qu'une sœur aînée pouvait exercer et il lui rendait son état de servitude par beaucoup d'affection.

1994 ► Les actions de la Trinité commencent à avoir des retombées sur la vie d'Estelle, mais celles-ci sont plutôt moindres. Elle ne s'inquiète pas outre mesure de l'ampleur qu'elle prend, persuadée que la fidélité à la couronne de la population fera fi de ses remous. Elle ignore encore à quel point elle se trompe : elle n'est pas la seule à présenter des allégeances peu sincères.

1996 ► Constance de Pastel se joint aux efforts de la Trinité et se sert de la place avantageuse de sa fille auprès de l'impératrice, à son insu. Il a senti venir la victoire de ce mouvement porté par le peuple. Surtout, il goûte peu l'idée de transmettre ses avoirs à une femme, fût-elle de sa propre engeance et il désire prendre une nouvelle épouse, plus jeune, dans l'espoir de faire perdurer la lignée avec la naissance d'un héritier, chose à laquelle s'oppose fortement Aglaé qui n'a pas du tout envie de voir sa propre progéniture être évincée au profit des enfants d'une gourgandine. Puis, sans cadavre pour attester du décès de son fils chéri, elle refuse d'abandonner ses recherches pour le retrouver et pour le réinvestir comme héritier du domaine. Sinon, Estelle fera très bien l'affaire. Le comte a l'espoir que ses services lui permettront de se débarrasser de sa femme tout en conservant ses titres de noblesse.

1er octobre 1199 ► Estelle est au palais en compagnie de l'impératrice quand la Trinité prend d'assaut la forteresse. Elle fuit jusqu'en Topaze en compagnie de sa maîtresse, abandonnant sa famille, persuadée que son père la rejoindrait sous peu en compagnie de sa mère et de sa sœur. Après quelques jours à Tourmaline sans nouvelles, elle reçoit un message de sa sœur qui l'informe que Constance s'est rangé du côté de la Trinité. Les deux sœurs décident qu'Eleanor restera en Nacre. Pour le moment, l'Empire a encore la main mise sur la majorité du continent de Carat, mais si le vent venait à tourner, elles pourraient tout de même tirer leur épingle du jeu auprès de la Trinité. Les talents de Brume de la cadette permettront aux sœurs de rester en contact si les communications sont interrompues entre Nacre et le reste de l'empire.

Décembre 1199 ► Eleanor informe Estelle que leur père prend pour seconde épouse une femme du peuple, pour montrer sa bonne volonté, et après avoir tenté de se débarrasser de leur mère. La cadette a aidé Aglaé à passer les frontières et elle est désormais en route pour Tourmaline où elle rejoindra son aînée. Cette dernière donne des instructions à la cadette pour qu'il soit assuré que peu importe avec quelle femme Constance tenterait d'engendrer un héritier, les tentatives soient infructueuses.

Avril 1200 ► Après quelques mois passés à Tourmaline, Estelle a renoué avec cette contrée qui l'avait accueillie pendant ses études. Plutôt heureuse de son sort, mais attendant toujours son heure, prête à récupérer à tout moment son bien en Nacre, elle reste toujours dans la suite de l'impératrice, là où quelques autres ont plutôt préféré déserter, soit par conviction en bons petits soldats de la Trinité, soit pour d'autres raisons. Dans l'impasse pour l'héritage de Pastel, elle a toutefois de nouvelles visées ambitieuses : le prince Hector de Demain ou bien son frère Silas. Leur conquête est loin d'être faite, les parades de séduction ont à peine commencé, mais elle n'est pas pressée la Nacrienne. Elle s'immiscera dans leur cœur un pas à la fois. Et avec un peu de chance, elle chassera celles qui font battre celui-ci, bien qu'elle ignore encore qu'elle a une sérieuse concurrence sur ce plan.