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Garance Calicot
Garance Calicot
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Lun 5 Avr - 22:22
Les sauveursEt comment retrouver le goût de la vie ?
Qui pourra remplacer le besoin par l'envie ?

Participants : Garance Calicot / Alcide Janvier
Date : 05/06/1200
Lieu : Temple de Janvier, Opale.
Résumé : CW Harcèlement de rue | Alcide et Garance se retrouvent après trente-quatre ans de séparation.
Code:
[b]Participants[/b] : Garance Calicot / Alcide Janvier
[b]Date[/b] : 05/06/1200
[b]Lieu[/b] : Temple de Janvier, Opale.
[b]Résumé [/b] : [i]CW Harcèlement de rue | [/i]Alcide et Garance se retrouvent après trente-quatre ans de séparation.



Garance n’a pas la prétention d’être une femme connue et estimée de tous qui recevrait du respect à chaque sortie à l’extérieur. Mais enfin tout de même elle fait partie de la Trinité, elle a un demi-siècle (ou est demi-séculaire diraient certains), mère d’une jeune fille adulte, responsable d’un groupe de rebelles, son parti a pris le contrôle de la ville et du pays, elle a détroussé des maisons de nobles pendant des années, a même récupéré une de ces maisons avec la fuite généralisée de la capitale.
Elle ne s’était pas imaginé qu’elle se retrouverait aussi facilement en sueur et en fuite pour quelques hommes bourrés au coin d’une ruelle.
Cela fait quelques années que Garance n’aime plus se cacher, qu’elle considère qu’elle a gagné le droit d’être fière et de s’habiller sans honte et sans regarder la dépense. Qu’elle estime avoir gagné le droit de sortir la nuit. C’est la première fois pourtant qu’elle fait cela seule, sans sa fille, sans Nadir ou Burakk, qui sont rentrés avant elle parce qu’elle se battait avec une fenêtre récalcitrante et un peu trop magique. Enfin, elle n’avait pas pensé que le retour pourrait poser problème.
Ils la suivent. Elle a retiré ses talons trop bruyants deux rues auparavant déjà, après avoir tenté de les chasser avec des remarques désobligeantes qui en aurait refroidis certains mais qui ne font que les énerver davantage. Des disciples de l’Empire qui ont sûrement compris qu’elle est de la Trinité. Qui n’ont pas compris qu’elle est Argile cependant, ce qu’elle ne peut qu’apprécier pour l’instant.
Elle n’imagine pas ce qu’elle traverserait sinon, déjà qu’elle ne doit pas écouter les insultes qu’on lui lance en cherchant à la rattraper dans les ruelles d’Opale qu’elle connaît heureusement encore bien.
Cela fait des années qu’elle ne s’est pas sentie aussi fragile, aussi seule aussi, et ça lui rappelle des temps lointains, quand elle avait seize ans et fuyait sa terre natale seule sinon l’argent donné par Alcide.

Elle se laisse surprendre par le temple de Janvier qui surgit soudain devant elle après un autre détour brusque dans l’espoir de les semer. Ils ne la voient pas encore mais elle voit la porte ouverte. Et pas une porte ouverte « qui s’ouvre pour les autres » mais une porte ouverte « qui laisse passer les Argiles ». Une respiration. Elle ne prend pas le temps de la deuxième pour soupeser le choix et ce qu’elle risque si elle tombe sur un prêtre qui refuse de se soumettre à la Trinité et décide de la brûler.
Elle escalade les marches et entre.
Ne regarde pas plus que cela la pièce, se pousse aussi vite que possible de l’entrée, vers la droite, collée au mur, dans l’obscurité et derrière les colonnes intérieures. La respiration précipitée, ses chaussures dans une main, le bas de sa robe dans une autre, elle écoute les pas et les cris s’approcher, arriver devant le temple, hésiter, puis les entend remarquer un mouvement plus loin (elle espère un chat) et filer dans cette direction.
Elle expire brusquement.
Oh bordel de merde… jure-t-elle avec un petite rire nerveux.
Elle rouvre les yeux et elle ne sait pas si c’est les offrandes sous l’autel de Janvier ou la personne qui se trouve dans le sanctuaire qui attire son regard mais dans tous les cas elle se reprend et s’approche doucement, peine à discerner les traits dans l’obscurité…
Excusez-moi, je ne fais que passer, j’ai juste eu un —
Elle s’arrête en discernant finalement les yeux de l’homme en tenue de prêtre qui se tient devant elle. Des yeux qu’elle connaît bien, même presque trente-cinq ans plus tard. Des yeux auxquels elle n’a pas pensé pendant longtemps qu’elle n’a jamais oublié.
Sous le choc, le prénom ne passe pas ses lèvres qui s’entrouvrent.
Alcide.
Alcide Janvier
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Lun 5 Avr - 23:38
Les sauveursEt comment retrouver le goût de la vie ?
Qui pourra remplacer le besoin par l'envie ?

Les minutes durant lesquelles la dernière heure du jour se mêlait à la première de la nuit avaient cette étrange force évocatrice qui gonflait le cœur d’Alcide tandis que la couleur du soleil couchant baignait ses yeux. Lorsqu’il n’y avait personne pour venir se recueillir au temple par la prière, les offrandes, les pleurs ou le silence, iel allait s’installer sur les marches du podium, et regardait l’astre s’éteindre derrière les toits des habitations de la Capitale. La lumière soulignait les ombres déchiquetées des toits, éclairait d’un orangé menaçant les routes aux pavés déchaussés, ne réchauffait plus qu’avec peine son visage.
C’était une heure propice à Janvier — un temps de la journée qui marquait la fin, le passage dans l’ombre et le froid. Longtemps Alcide s’était demandé si c’était cela mourir, si le souffle de son dieu viendrait l’amener jusque dans une nuit éternelle ; de réponse, iel n’en avait jamais eu. Si Janvier parlait à travers ellui, on ne lui fournissait ni réponse ni mode d’emploi sur la vie après la mort, malgré ce que certains fidèles semblaient croire. Il n’y avait rien d’autre que la foi, la certitude que sa confiance envers le dieu était légitime, et l’angoisse de devoir attendre encore et encore avant de savoir véritablement.
Ses mains tremblent légèrement, mais iel les serrent l’une contre l’autre pour garder le contrôle. C’est un spectacle apaisant mais qui toujours ramène ces éternelles inquiétudes et cela lui avait pris plusieurs années avant d’affronter totalement la montée de la nuit depuis les marches de son temple.
L’obscurité qui s’étend sur les rues, la lune qui gagne en blancheur de minutes en minutes, les étoiles qui apparaissent d’abord si lointaines et faibles avant que de commencer à briller, comme des milliers d’âmes qui veillaient sur eux depuis le firmament. Iel ferme les yeux quelques secondes pour accepter l’angoisse qui lui prend la gorge, et, lorsqu’iel les rouvre, toute trace de jour a entièrement disparu. La chaleur s’en est allé et le vent nocturne balaie les rues. Encore une fois, ses secondes se sont allongées. En se redressant ses muscles protestent, signe qu’iel est resté assis.e là plus longtemps qu’il ne lui a semblé.
Ça, ça ne reviendrait jamais totalement comme avant. Le temps n’avait plus de sens pour ellui, sans qu’iel ne sache si cela venait de son statut auprès de la divinité ou bien simplement de son état de… son état.
Iel retourna à l’intérieur, au moins pour s’abriter du léger vent, pour retrouver l’écho rassurant de ses pas dans l’enceinte du sanctuaire de pierre qui s’élevait plusieurs mètres encore au-dessus de lui. Iel resta dans l’ombre un moment avant d’entendre un bruit, en direction des marches puis des colonnades du vestibules. Iel ne réagit pas tout d’abord, ce n’était pas si rare qu’on vienne chercher durant la nuit un réconfort auprès du Culte — iel n’était pas le seul à angoisser à l’approche de l’obscurité, et se contenta d’activer d’un mouvement de la main les cierges qui permettaient d’éclairer le lieu. Mais la personne semblait rester dans l’entrée avant qu’iel ne l’entende… jurer.
Ah. Iel se rapprocha, d’un pas étrangement lourd pour quelqu’un qui pouvait sembler aussi calme, avant de capter la silhouette — d’une personne en robe, une femme potentiellement et si l’on se fiait à la voix. Sans doute pas un.e collègue, personne dans le Culte n’irait se permettre d’être grossier dans un espace sacré (du moins l’espérait-il).
Excusez-moi, je ne fais que passer, j’ai juste eu un…
Un ?
Nul besoin d’excuse, ce lieu est ouvert pour tous, et à toute heure.
Un pas encore en avant lui permet d’apercevoir un peu mieux la personne. Iel fait un geste, pour l’inviter à rentrer avant d’être finalement fasciné par la personne qu’iel découvrait là.
Cela ne pouvait être qu’un système de mimétisme : elle s’arrêtait et iel imitait son immobilisme. Mais c’était en réalité bien plus que ça. Quelque chose dans ses traits, dans ses yeux qui résonnaient avec un sentiment très vieux. Très lointain.
Un sentiment, une figure, un esprit qu’iel avait ressassé pendant des années, un souvenir qui avait perdu de sa forme et de sa vérité au fil du temps, comme une falaise rongée par l’eau acide qui se creuserait toujours plus, prenant une toute nouvelle forme. Mais on pouvait tout de même voir derrière le voile les traces de ce qui avait là à l’origine.
C’était cependant courant de voir des visages aimés dans des silhouettes inconnues. Alcide avait vécu cela plus d’une fois, et vu d’autres personnes être victimes de ces trahisons de l’esprit. Mais c’était comme une forme de bref deuil à chaque fois qu’il fallait accepter que ce n’était pas…
Garance.
Après plus de trois décennies on aurait pu croire que les choses se seraient apaisées… mais Alcide avait la mémoire longue, la promesse lourde et l’affection indéfectible.
Pardonnez-moi, j’ai eu une… absence. Votre visage m’a rappelé… quelqu’un. Mais les divinités aiment se jouer de nous une fois la nuit venue.
Iel baissa les yeux plutôt que d’affronter son visage pour voir, dans une de ses mains, ses chaussures avant de regarder sa robe et de froncer les sourcils :
Des ennuis ? Ce n’est pas une heure pour sortir en ces temps… troubles.
C’était en référence à la Trinité et à leurs actions souvent… musclées. Non pas qu’iel juge, mais… iel jugeait.
Garance Calicot
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Mer 7 Avr - 23:21
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Garance a de nombreuses fois imaginé retrouver Alcide. Surtout peu après son départ, le souvenir encore frais, l’amour vivace, à se languir pour lui dans le froid et la solitude. Avec le temps, les années, les aventures, elle a arrêté de penser à lui mais le souvenir est resté. Il ressurgit parfois, quand on lui parle de Nacre, quand elle voit une fleur particulièrement belle, quand les mots coïncident ou qu’elle s’ennuie particulièrement. Alcide est un souvenir lointain, diffus, et elle avait bien cru ne jamais le revoir, finalement. Sa promesse oubliée, comme tant d’autres, elle y pensait comme un souvenir, comme s’il n’existait plus.
Le souvenir est revenu quand ils ont organisé la conquête d’Opale. Parce que revenir à la capitale signifie revenir dans la ville de sa famille, et quand Garance pense à sa famille (rarement) elle pense forcément à Alcide. Que devient-il ? Il doit avoir repris l’affaire familiale, avoir épousé une jeune femme qui lui ressemble sans avoir ce qu’il faut pour être elle. Garance a une très haute estime d’elle-même, de son charme, et de l’impact qu’elle a eu sur Alcide. Ou alors peut-être a-t-il rejoint l’armée. Elle le détesterait s’il avait fait cela. Ou bien il la détestait et avait changé complètement de vie et s’était trouvé une fille complètement différente d’elle.
Les pensées allaient rarement plus loin, comme si la Garance qui pensait à Alcide avait toujours seize ans.
Quand elle essayait de le faire vieillir, elle avait des étranges frissons et renonçait.

Et pourtant, elle l’a reconnu.
De penser à lui, de se l’être imaginé et, il ne faut pas oublier, d’avoir une excellente mémoire des visages. Les noms lui échappent parfois mais les visages restent dans le catalogue mental de Garance. Toutes ses rencontres, tous les paysages, toutes les villes restent en elle comme un atlas miniature et intérieur où une lumière rouge ou verte s’allume en fonction du danger qu’elle rencontre à lea retrouver.
Avec Alcide, ce n’est pas si simple.
Elle ne s’est pas attendue à le trouver au milieu du sanctuaire de Janvier, en tenue de prêtre. Vieilli, fatigué, sans alliance (remarque-t-elle très vite). Sérieux, sévère, avec une voix grave qu’elle reconnaît mais pas complètement. Un instant encore sidérée elle le regarde l’excuser, lui parler, et la regarder.
Le reconnaître ?
Elle sent son cœur s’emballer à l’idée alors qu’ils se fixent.

Elle ne sait comment réagir lorsque non, il ne la reconnaît pas mais, clairement, a pensé à elle. Ses yeux s’écarquillent, ses paupières battent le rythme de son cœur.
Et je vous rappelle qui ? demande-t-elle d’une voix plus douce et avec un sourire au bout des lèvres.
Toujours pieds nus elle s’approche, le contourne et le regarde, à appréhender ce garçon devenu homme qu’elle croyait ne jamais retrouver. Il pense encore à elle ? En tout cas il s’inquiète même pour une inconnue et ça l’a fait sourire davantage encore. Ça calme doucement, comme un onguent, l’angoisse et la panique de son agression.
Il y a des choses qui ne se font pas de jour, fait-elle tranquillement avec un haussement d’épaules. Comme si elle ne s’était pas fait mal sur le sol avec ses pieds nus, comme si elle ne saignait pas de la plante des pieds et ne tachait pas le marbre du temple. Elle ne l’avait, de fait, pas remarqué. Occupée à fixer autre chose.
Les divinités ne sont pas les seules à jouer la nuit. Et vous, vous faites quoi ici si tard ?
Alcide Janvier
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Jeu 8 Avr - 16:33
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Et je vous rappelle qui ?
Iel penche légèrement la tête de côté, comme pour essayer d’attraper un peu plus précisément l’ombre de sourire qu’iel peut deviner sur ses lèvres. Si la lumière des cierges, de son côté, éclaire suffisamment l’endroit pour qu’iel discerne ses traits ou la couleur de sa robe, un manque de lumière du côté de l’entrée gardait une part du sanctuaire dans une pénombre mystérieuse.
Alcide aurait dû, en tout logique, se rendre compte que cette absence de lumière — que ce manque de réactivité des cierges chargés de magie, était singulier. Iel aurait dû comprendre ce que cela impliquait sur la nature de la femme qui lui faisait face.
Mais iel préféra esquiver la question :
Un vieux souvenir, répondit-iel simplement après son bref silence. Il n’y avait rien à rajouter.
Elle se rapprocha d’ellui, ses chaussures toujours à la main, les pieds nus sans qu’iel ne laisse son regard traîner trop longtemps vers le sol du temple alors qu’elle répondait à ses interrogations sur sa présence tardive dans les rues.
En effet, il y avait des choses qui ne se faisaient pas de jour, on pouvait les diviser en plusieurs catégories et la plus grosse de ces catégories portait le nom illégalité.
Les divinités ne sont pas les seules à jouer la nuit. Et vous, vous faites quoi ici si tard ?
Iel l’avait suivi du regard, alors qu’elle lea contournait, toujours un peu plus proche. La question qu’on lui retournait ne lea détendit pas, malgré l’évident humour de la dame, qui lui rappelait sans doute un peu trop…
Il doit toujours y avoir quelqu’un pour accueillir les fidèles en quête de réconfort ou de… conseil.
Ou autres… C’était une fonction polyvalente qu’on se devait de remplir lorsqu’on était Initié.e et cela peu importe quelle divinité l’on devait servir.
Mais je me demande bien ce que vous, vous venez chercher ici.
C’était une impression étrange, comme une ambiance passée et très familière qui s’accrochait à cette femme. Si elle avait été une collègue, Initié.e comme lui de Janvier iel aurait pu concevoir ce sentiment, mais l’inconnue n’était de toute évidence pas attachée au Culte.
Et n’était pas non plus une inconnue.
La pénombre l’interpela enfin et iel fixa un point, vers l’entrée, où les cierges ne s’étaient pas enflammés, comme s’ils n’avaient pas détecté la présence de la femme. Qui était pourtant bien présente, devant ellui, avec ses cheveux noirs et ses yeux qui dans l’obscurité semblaient plus clairs.
Alcide n’avait pas suffisamment de force d’esprit pour tenter de s’imaginer ce genre d’illusion.
Il semblerait que la magie n’ait pas décidé d’être réactive à votre présence, souffle-t-iel en ramenant ses yeux sur la dame.
Si sa gorge se serre, ce n’était pas là à cause d’un sentiment d’angoisse mais plutôt l’étonnement qui venait lui couper le souffle. Alcide avait toujours été une personne composée, calme et très peu démonstrative quand iel n’était pas simplement mis hors capacité par un pic de l’état dépressif ; là iel ne put que tendre la main vers un des banc pour inviter la dame à s’asseoir. Sa main ne tremblait pas — mais sa voix légèrement :
Asseyez-vous, je vous prie.
Et à se dire… que peut-être c’était elle, il ne pouvait pas voir autre chose que le visage de Garance dans les traits de cette femme.
Même s’il était improbable que… Enfin si Garance était dans la ville… Garance n’avait pas fui pour revenir ? Garance était même sûrement m-
Et je vous rappelle qui ? lui avait-elle demandé.
Vous me rappelez une belle fleur que j’ai connu il y a longtemps, reprend-iel, la voix encore légèrement coincée, bien que plus assurée.
La jolie Garance, à qui il offrait des fleurs et des promesses de mariage.
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Ven 9 Avr - 23:08
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Un vieux souvenir. Un fin sourcil se hausse sur le visage malicieux de la dame. Lointain souvenir, aussi ? Personne distante, presque oubliée, quasiment effacée ? Garance se vexerait presque de comment on l’enterre. Presque si elle ne voyait pas la nostalgie dans son regard et si elle n’était pas déjà intimement persuadée qu’il n’avait, de fait, pas oublié.
Lui plus que tout autre ne peut pas l’avoir oublié.
Elle se souvient de l’argent qui lui a prêté et se demande si elle ne devrait pas lui rendre, maintenant. Quand il lui demande pourquoi elle se trouve là, elle a un sourire et s’imagine lui répondre qu’elle vient le rembourser. Cela l’effrayerait peut-être ?
Ou peut-être qu’il comprendrait ?
Il semble comprendre quelque chose, cependant, alors qu’il la regarde et regarde l’entrée, et elle en oublierait presque les traces de son statut d’Argile. Elle suit son regard mais revient vite vers lui, étudie son expression, la façon qu’il a l’air de ne pas vouloir comprendre. Elle doit être un mauvais souvenir pour lui. Quand, lui, représente la dernière douceur d’un foyer qu’elle a quitté.
La magie peut être capricieuse… commence-t-elle sans se dénoncer, elle ne le fait jamais. Les gens devinent assez bien tous seuls. ou alors je suis le mirage d’une brume malicieuse.
Elle s’est parfois fait passer pour un mirage, Garance. Perce-Neige l’intègre à des images étranges, ou l’entoure de lumière, de brume, de jeux de couleurs qui lui donnent un aspect irréel. Ce soir il n’y a que des bougies capricieuses et le couvert de la nuit pour lui donner un air de mystère.
Qu’il la pense réelle ou imaginaire, en tout cas, elle lui sourit, ne se joue que légèrement de lui, comme un objet fragile qu’il ne faudrait pas briser mais à qui elle ne dirait pas la vérité. Comme elle laisse les autres deviner sa condition, il veut qu’il comprenne seul. Et elle profite, peut-être, étrangement, de ce doute grimpant qui les entoure.
On lui propose de s’asseoir et elle trop heureuse d’obéir, malgré l’adrénaline et la situation elle peut sentir la douleur sur la plante de ses pieds, la fatigue de ses jambes stressées, par la poursuite et la nuit avant cela. Elle revient de loin, elle vit beaucoup, trop peut-être ces derniers mois, et Alcide n’est qu’une aventure en plus de tout le reste. En le regardant, maintenant d’en bas, Garance s’interroge sur les autres, sur Burak, Nadir et surtout sa fille, s’ils s’inquiètent pour elle ou s’ils savent qu’elle retrouvera son chemin vers eux.
Alcide l’a-t-elle cru lorsqu’elle lui a promis, des années plus tôt, qu’ils se retrouveraient ?
Ses yeux et son sourire brillent de malice lorsqu’il évoque une belle fleur. Bien sûr qu’il se souvient de cela. Une fleur de couleur, de celles qui donnent leur éclat aux belles robes qu’ils aidaient tous deux à fabriquer.
Un vieux souvenir fleuri, alors. Un fantôme, peut-être ? Tous les fantômes ne sont pas faits pour revenir à la vie, cependant.
Garance n’est plus l’adolescente de seize ans qui rêve d’épouser son voisin et qui jalouse sa sœur quand elle a plus d’argent de poche. Elle a vieilli et tout comme lui a changé, elle amène avec elle une colère dont il ne doit pas se douter. Ce monde-là ne laisse pas les Argiles garder longtemps leur innocence. Si elle avait la moindre once de prudence elle le laisserait peut-être, partirait avant qu’il ne comprenne, pour qu’il prenne conscience plus tard qu’au moins, elle est en vie. C’est déjà un beau cadeau. Et le lendemain, laisser en offrande la somme qu’il a volée à sa famille pour lui permettre de vivre. Elle n’a pas cette prudence, ni cette générosité. C’est sans y croire qu’elle propose :
Je pourrais m’évaporer, si vous préférez. Vous laisser seul avec vos souvenirs.
Ce genre d’homme-là, au service de Janvier, à passer ses nuits dans son temple… elle ne peut s’imaginer tous les morts qu’il a déjà vu passer.
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