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Ariadne la Brunante
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Sam 5 Juin - 4:14
Mettre des mots sur les maux
Participants : Estelle de Pastel / Ariadne la Brunante
Date : 15/03/1199
Lieu : Boutique d'herboristerie
Résumé (optionnel) : C'est une autre journée un peu grise, avec l'hiver qui s'éternise, pour Ariadne. Alors qu'elle laisse son esprit vagabonder sur son ami disparu, une cliente fait son apparition dans la petite boutique. Cliente richissime pour une apprentie avide de défis ou cible alléchante pour une voleuse bien peu scrupuleuse..?
Code:
[b]Titre[/b] : Mettre des mots sur les maux
[b]Participants[/b] : Estelle de Pastel / Ariadne la Brunante
[b]Date[/b] : 15/03/1199
[b]Lieu[/b] : Boutique d'herboristerie
[b]Résumé (optionnel) [/b] : C'est une autre journée un peu grise, avec l'hiver qui s'éternise, pour Ariadne. Alors qu'elle laisse son esprit vagabonder sur son ami disparu, une cliente fait son apparition dans la petite boutique. Cliente richissime pour une apprentie avide de défis ou cible alléchante pour une voleuse bien peu scrupuleuse..?



Dernière édition par Ariadne la Brunante le Sam 5 Juin - 4:26, édité 2 fois
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Sam 5 Juin - 4:21

Mettre des mots sur les maux


avec @Estelle de Pastel



©anyasrapunzel|Aloicon


Les pieds dans les airs, la tête dans les lierres. Posée sur le rebord de la table de travail en foutoir, entre les flacons vides et les fleurs séchées, Ariadne suivant le fourmillement fou de la foule par la fenêtre. Des visages étrangers. Des coiffes immaculées. La parade de l'apparat sous les voilages nacarat. Trop de visages, trop de traits, sans jamais qu'elle ne perçoive celui qui comptait. Le seul. Le vrai. Combien de nuits, déjà? Combien d'aurores, encore? Théo absent. Théo tannant. Pire qu'un enfant. Theodeme qui brillait par son absence trois nuits de suite, dans le grenier abandonné qu'ils s'étaient dégoté. Mais pas un mot soufflé, Ariadne. Elle veillait en silence quand les autres dormaient. Elle comptait les respirations, le museau au dehors, la gamine, trop fière pour s'avouer inquiète. À jouer la surprise quand au matin on lui disait qu'il n'était toujours pas rentré. Et là encore, alors que les clients défilaient, elle trouvait un moment pour guetter le Théo trop malin pour disparaître dans les brumes de la Nacre. Promis juré, saleté, si tu reviens pas avant la nuit, je pars en chasse jusqu'au palais des Astres s'il le faut. Puis des pas lourds, pour l'extirper de son observatoire. Des pas qu'elle connaissait par coeur, Ariadne. Son maître apothicaire. Toujours le sentiment d'être plus maline que lui, avec son éducation puisée à même le culte de Mars. Toujours le sentiment de ne pas être vraiment en sécurité à ses côtés. Comme un malaise. Elle rapatriait son attention sur lui, délaissant son poste d’observation.

- Que j'sache, je te paie pas à rien foutre?
- Que je sache, tu me paies pas tout court.

Impertinente jusque là. Partout. Tout le temps. Juste avec les demeurés. La certitude d'être la plus maline, cette fois, alors qu'il patinait à trouver une réponse. Un flottement. Et plutôt que de répondre, il s'approchait, orageux comme pouvaient l'être les hommes trop sûrs d'eux. Les hommes de la Nacre. Et elle sautait de la table, la jeunette, le museau levé, frondeur, mais le serrement au ventre qu'elle avait peut-être nargué une fois de trop. Il faisait un pas vers elle. Elle faisait un pas en arrière. Il souriait à moitié, satisfait de la voir craintive, de la voir reculer, de la savoir matée pour un temps, au moins. Sa main caleuse se levait jusqu’à elle, jusqu’à replacer une mèche derrière son oreille. Mourir sur son épaule. Et le serrement, dans son ventre, de gronder de mécontentement, d’appréhension, de révolte et de rébellion. Comme à chaque fois qu’il la touchait. Comme à chaque fois qu’il l’embrassait. Mais cette fois, aucun baiser arraché. Seulement le carillon de la porte de la boutique qui entamait les premières notes de la sonate d’Opale. De la main, il lui pointait la boutique. La partie qui recevait les clients. Des éclats de voix s’y faisaient entendre. Sauvée par les cloches.

- Un client trop difficile pour toi…? T’inquiète pas, j’y vais.

Elle avait pressé le pas, la jeunette, en filant vers la sortie de l’atelier pour s’éloigner de lui. De lui et de son regard noir, mécontent, pesant. Un frisson pour courir son échine, comme si son instinct voulait la faire fuir de là. À tout jamais. Ses jupons pâles en froufrou pressés autour d’elle. Elle déboulait dans la boutique, ses cheveux en folie en cascade sur ses épaules, son regard brillant de son évasion. Jusqu’à la percevoir, cette femme richement vêtue, déambuler entre les étagères de bois. Opale pouvait bien se targuer d’être une ville lumineuse et éclatante, la petite boutique plongeait les clients dans une ambiance un peu sombre, intimiste, malgré la devanture immaculée aux accents écarlates. Parce que pour acheter les services d’un apothicaire, il fallait souvent un peu d’intimité pour dévoiler ses secrets et ses faiblesses.

- Je peux vous conseiller, demoiselle?

Elle la voyait errer non loin des jolies pochettes d’herbes parfumées si populaires lors des offrandes aux différents lieux de culte de la cité. Mains croisées à son dos sous une posture sage, elle approchait, Ariadne, un sourire pâle et encore fragile aux lèvres. Elle-même en avait fabriqué pour ensevelir Décembre de donations. Qu’elle ferme les yeux sur ses méfaits. Qu’il soit doux dans son jugement lorsqu’il poserait les yeux sur elle. Dès que j’ai assez d’or, je fuis ta cité, Décembre. Je volerai plus sous ton nez…

- On dit Avril particulièrement favorable à ces offrandes. Nous en avons à la lavande…

Les sourcils froncés, à peine, elle dardait un regard vers l’atelier - aucun mouvement de son maître - avant de revenir sur la nobliette bien coquette. Avec le sentiment qu’elle ne venait pas pour une offrande à la lavande.

Estelle de Pastel
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Dim 1 Aoû - 5:15
La demoiselle de Pastel était fort mécontente ces jours derniers. Quelque chose l’agaçait profondément et cette irritation constante l’empêchait de dormir. Il fallait donc remédier à cette fâcheuse situation dès que possible. Elle était patiente la jeune héritière, elle avait attendu longtemps l’opportunité de reprendre ses droits d’aînesse face à ce frère légèrement niais, certainement pas fait pour diriger. Sa mort – ou disparition puisqu’Eleanor persistait à croire qu’il était encore vivant, quelque part – était regrettable : elle n’avait pas aspiré à se débarrasser de lui, Emmanuel était un gentil garçon. Elle aurait pu en faire son pantin si elle l’avait désiré. Même, elle croyait sans peine qu’une fois leur père mort, il lui aurait cédé l’intendance du domaine sans trop discuter : la politique n’avait jamais vraiment intéressé le jeune garçon de toute façon. Mais voilà, il n’était plus là et le chemin était libre pour Estelle. Elle était bien consciente de la condition d’une femme dans la Nacre, mais elle comptait bien sur l’amour de son père et de sa mère pour lui laisser l’héritage familial. Il lui semblait tellement injuste qu’on sape une fille de ses droits tout simplement parce qu’elle n’avait pas eu l’heur de naître de l’autre sexe. Et de ces espoirs tant caressés, de ce soulagement d’avoir retrouvé son bien, il ne restait plus grand-chose à nouveau. Des miettes éparpillées au sol, sans égards pour ses sentiments. Sans égard pour toutes les compétences qu’elle avait acquises d’elle-même, en autodidacte.

Le malheur de son destin s’orchestrait entre les mains mêmes de son père.

Cet homme qui lui avait donné la vie s’acharnait à la lui rendre la plus désagréable possible en la privant de tout ce qu’elle désirait. En la diminuant. En ne reconnaissant pas sa valeur. Malgré tout, Estelle ne le haïssait pas. Pas encore.  Il avait encore une lueur de rédemption pour lui, ce mince filet de lumière, il n’avait qu’à faire un pas pour le rejoindre.

Pourtant, pourtant, ce geste si facile, si naturel ne semblait que le répugner parce que voilà qu’il s’était mis en tête de se débarrasser de ses deux filles et de sa femme par-dessus le marché. S’il croyait son aînée trop idiote pour s’en rendre compte, grâce à ses cachotteries, il se trompait. Placée au plus haut lieu de la cour de la Nacre, Estelle savait tout, entendait tout. Ou presque. Les ragots de la noblesse n’avaient rien de nouveau, ils perduraient depuis fort longtemps déjà et la demoiselle s’y était habituée dès son plus jeune âge. Que n’avait-elle pas entendu dire au sujet de sa famille! Quel dommage que l’aînée soit aussi fonceuse. Que le benjamin soit aussi niais. Les qualités étaient mal réparties entre les enfants. Alors quand il avait été vent que son père cherchait à se défaire de son épouse pour en trouver une autre, la demoiselle de compagnie en avait entendu les premières rumeurs. Et elle avait besoin de quelque chose pour empêcher son père d’aller courir la galipette.

C’était donc cette importante mission qui avait guidé ses pas jusqu’à cet apothicaire, boutique à la devanture bien invitante. On lui avait raconté qu’elle y trouverait peut-être ce qu’elle y cherchait. Cela faisait plusieurs jours qu’elle passait devant, lors de sa promenade, sans pourtant y entrer. Le propriétaire lui inspirait peu de confiance. Elle avait cru remarquer la présence d’une jeune fille, mais elle n’était que bien peu certaine de son rôle dans l’affaire commerciale. C’était presque par accident qu’Estelle était donc entrée ce jour-là, ayant remarqué une noble de bas rang s’approcher. La jouvencelle lui était insupportable, à toujours babiller à propos d’elle-même et la brunette n’était nullement encline à se laisser noyer sous la vague de pépiements dans lesquels elle lui décrirait dans les moindres détails chacune de ses nouvelles tenues. Alors, elle avait donc poussé la porte dans le tintement des clochettes et s’était faufilée entre les différentes étagères de bois, jusqu’à ce qui semblait pouvoir le mieux intéresser une jeune fille de son rang.

Elle contemplait distraitement les sachets lorsqu’une voix interrompit le flot de ses pensées. La jeune fille. Estelle lui adressa un léger sourire, détournant la tête des offrandes un instant. De toute façon, ce n’était pas pour cela qu’elle était venue.

- On dit Avril particulièrement favorable à ces offrandes. Nous en avons à la lavande…

Elle s’empara d’un petit sachet parfumé et le porta à son nez avant de le reposer à sa place doucement. Par où commencer sa requête? Et surtout, cette adolescente était-elle fiable ou pas? Mieux valait ne pas sauter directement aux conclusions.

- J’en prendrai donc une de celle-ci je vous prie, commença-t-elle.

Autant mettre en confiance la jeune fille en lui achetant un produit dont elle n’avait pas besoin. Elle ne manquait pas de fonds pour ses achats et il était peu probable que celui-ci soit bien onéreux. Elle s’écarta doucement de l’étagère, faisant mine d’aller en regarder une autre. Le fait était que malgré toutes ses lectures, elle ignorait complètement tout des herbes et de leurs propriétés, elle était donc bien en mal de savoir où jeter un œil en premier.

- Avez-vous un traitement pour…

Elle fit signe à Ariadne de s’approcher avant de murmurer.

- Pour les crampes lunaires? demanda-t-elle. Elle-même ne connaissait pas ce problème, mais c’était le cas d’Eleanor et elle pourrait toujours lui faire parvenir le petit paquet ou même aller le lui porter elle-même. Après tout, elle ne voyait sa cadette que trop peu souvent, tout prétexte était bon à prendre.
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