Âge : 19 ans
Magie : Argile
Spécialité magique : N/A
Résidence actuelle : Aiguemarine
Occupation : Demoiselle de compagnie
Statut marital : Célibataire
Allégeance officielle : Neutre

Discrète + Résiliente + Charismatique + Énergique

Fonce dans le tas - Détachée - Menteuse - Lâche

Élevée sur une plantation agricole, jamais Philomène n'a connu beaucoup de restrictions dans sa vie. Plutôt téméraire et curieuse, elle n'a jamais été l'enfant de la fratrie la plus portée à la réflexion. Au contraire, elle réfléchit après avoir agi, souvent pour regretter son impulsivité. Toutefois, son côté fonce dans le tas a ses avantages tout de même, reste à déterminer lesquels exactement.

Enfant du milieu d'une nombreuse famille tout aussi énergique qu'elle puisse l'être, elle a appris à se montrer discrète. Pas par timidité ou bien par modestie, mais bien pour pouvoir filer en douce et se plonger tête première dans quelques bêtises avant qu'on ne l'en empêche. Elle n'a jamais été très travaillante, sans être toutefois fainéante. C'est plutôt qu'elle préfère abandonner à la première difficulté, car elle n'aime pas trop se casser la tête devant les problèmes. Chose peu pratique quand on a tendance à foncer tête baissée sans jamais réfléchir. Parce que ça apporte bien son lot de problèmes. Et il a bien fallu trouver un moyen d'y pallier. C'est ainsi qu'elle a développé une impressionnante habileté à mentir. Lorsqu'il est trop compliqué de fuir, autant élaborer une bonne histoire pour se dépatouiller.

Forcée assez jeune à apprendre à se débrouiller par elle-même, Philomène ne manque pas d'autonomie et se montre plutôt indépendante. Elle n'aime pas dépendre des autres et remettra chaque faveur qu'on lui aura donnée. La jeune fille est résiliente malgré ses lourdes expériences passées. Après son départ forcé de la maison, elle n'a pas perdu son optimisme, ni son énergie, préférant se montrer gaie que maussade. Cependant, elle fait montre d'un détachement assez marqué à propos de bien de choses importantes, non par manque de sérieux, mais bien parce qu'elle a fermé toute attache émotionnelle pour éviter de souffrir à nouveau : difficile d'avoir mal quand on a transformé son coeur en diamant.

18 janvier 1181 : Catherine Viride est heureusement mariée depuis 10 ans déjà à François Lebeau avec qui elle a déjà 3 enfants - du moins officiellement. Priscilla l'aînée, qui héritera de l'exploitation agricole, suivie de Pamela et Philibert. Toutefois, quand Oreste Fiersang s'installe pendant quelques jours au village alors qu'il effectue une mission pour la Compagnie de Diamant, elle ne peut s'empêcher d'éprouver quelque attirance pour le mercenaire et par conséquent se met en tête de le séduire jusqu'à ce qu'il se fasse un chemin jusque dans sa couche. Neuf mois plus tard, elle met au monde Philomène, portrait craché de son père à la naissance. La paternité n'est définitivement pas celle de François, mais il considère la nouvelle née comme sienne au même titre que tous les autres.

Mars 1181 : La famille accueille une nouvelle venue, de quelques semaines la cadette de Philomène, une autre jeune fille. Une enfant cachée. Faute d'être sœurs de sang, elles deviennent sœurs de lait, partageant la même nourrice.

29 mars 1184 : Après quatre enfants et une fille adoptive ou presque, Catherine ne cherchait plus à agrandir sa famille, sa lignée était assurée. La naissance de Philippe fut donc un accident total, une soirée où la contraception a complètement failli. C'était le risque à prendre. Philomène est toutefois ravie de ne plus être la petite dernière, si on oublie sa compagne de jeu, être autant chouchoutée et maternée, ça ne lui allait pas vraiment. À trois ans déjà, elle est curieuse et rêve d'aventures.

12 mai 1185 : Une autre naissance pas prévue au programme, elle aussi fille d'un autre homme que François. C'est que maman est encore jolie et ne fait pas son âge du tout même si elle aura bientôt quarante ans. Dû à l'âge avancé de sa mère, la petite Patricia est de constitution plutôt fragile et demande une surveillance plutôt constante. Priscilla, âgée d'à peine treize ans ne peut pas remplacer sa mère aux champs, elle s'occupe alors des plus jeunes, ce qui ne l'enchante pas particulièrement après avoir été habituée à passer ses journées dehors tête nue sous le soleil. Elle fait de Philomène son assistante - ou son esclave personnelle - bien malgré elle puisqu'elle préfère s'évader pour jouer avec Ariadne.

1188 : Le drame. Philomène tente de retenir ses larmes tandis qu'elle fait ses adieux à son amie, celle qui a toujours tout partagé avec elle. Elle lui promet d'écrire. De très longues lettres, tous les jours. Écrire, elle sait à peine tracer quelques lettres. Elle n'a que sept ans la gamine. Elle ne comprend pas pourquoi elle doit partir. Partir où? Elle reviendra? Maman dit oui, mais son visage dit non.


1196 : Philomène vient tout juste d'avoir quinze ans, il y a quelques jours. Plus effacée que ses soeurs Priscilla et Pamela, son travail sur la plantation agricole est plutôt moindre. Elle ne s'intéresse d'ailleurs que très peu à l'affaire familiale et préfère plutôt écouter les rêves de Philibert qui a pour ambition de conquérir un jour la mer et trouver un moyen d'y naviguer sans devenir fou. Ces évasions imaginaires emplissent ses yeux de paillettes et elle y croit beaucoup plus que son frère, qui est un peu plus réaliste et sait bien que ce n'est pas en Aiguemarine qu'un garçon fera fortune seul. Et puis, ce ne sont que des histoires, il n'ira jamais à la conquête des mers, mais rêver n'est encore interdit à personne.

Un jour qu'elle esquive une corvée qui lui déplaît particulièrement, elle se réfugie à l'étable. Les bœufs sont déjà sortis pour tirer la charrue et retourner la terre. Le foin a été changé tout récemment et sent encore la paille fraîche, l'odeur préférée de Philomène. Après quelques instants à rêvasser, elle finit par s'endormir et ne se réveiller que quelques heures plus tard par le bruit tonitruant de son ventre qui gargouille. L'appel de la fin étant plus fort que le dégoût du travail, elle se soulève et secoue ses vêtements pour les remettre un peu en ordre. Quand elle tente de sortir, la porte lui résiste farouchement. Il faut qu'elle attende qu'on ramène les bêtes avant de pouvoir sortir discrètement, complètement affamée.

Ce genre d'incidents ne cessent de se produire dans les jours et les semaines suivantes. Philomène doit se rendre à l'évidence : la voilà devenue Argile et c'est pas gagné.

1197 : Cela fait près d'un an que Philomène cache à sa famille la fatale découverte qu'elle a fait. Elle s'arrange pour coincer les portes avant qu'elles ne se ferment, s'éloigne de plus en plus des autres pour vivre en retrait et préserver le secret plus longtemps. Malheureusement, ces efforts sont voués à l'échec, puisque son comportement étrange finit par attirer l'attention. Si François n'a pas de mal à accepter d'élever des bâtards issus des aventures extra-conjugales de son épouse, avoir une Argile dans la famille, c'est plutôt hors de question! Et si c'était contagieux? Par chance pour lui, Catherine partagent des idées similaires. Ni une ni moins, ils mettent Philomène dehors et lui interdisent de jamais revenir à la maison. Peut-être dans un dernier élan maternel, sa mère lui a jeté dans les bras un baluchon remplis de provisions et de quelques vêtements. De quoi lui permettre de vivre quelques temps.

D'abord désemparée par la situation, la jeune fille erre dans le village avoisinant, mais on commence à se douter des raisons de sa déchéance. Si elle ne veut pas être exilée et marquée, il va falloir qu'elle bouge et se refasse une vie ailleurs. Elle entreprend donc de traverser à pied Aiguemarine jusqu'à Saphir : malheureusement sa condition l'empêche d'emprunter les arches, puis même si elle le pouvait, elle n'aurait pas les moyens de se payer le voyage. La route est longue et ardue, il lui faut à plusieurs reprises voler pour arriver finalement à destination, amaigrie, mais pas encore tout à fait morte.

1198 : Voilà quelques mois que Philomène est installée à Saphir. Elle s'est fait une place dans un taudis avec d'autres gamins de son âge qui vivent dans la rue. Sans adulte pour subvenir à leurs besoins, ils commettent de petits larcins en volant une miche de pain par-ci et par-là, détroussant de leur bourse les étrangers trop étourdi pour veiller sur leurs effets personnels.

Elle vole une vieille pomme toute rabougrie lorsque la main d'un gros marchand se referme sur son poignet. La peur s'immisce dans chaque cellule de son être. Elle va mourir. Ils vont découvrir son secret qu'elle avait si bien caché jusqu'à présent, son visage sera marqué par autre chose que la faim et la pauvreté. Par une misère plus grande encore. Mais voilà qu'elle est sauvée. Qu'une dame s'avance et paie pour elle son fruit malmené. Philomène ne sait plus si elle doit se montrer reconnaissante ou être plus effrayée encore devant ce visage compatissant.

Et sans qu'elle ne comprenne comment ni pourquoi, elle se retrouve à bord de l'attelage de cette bonne samaritaine qui a décidé de la prendre sous son aile : lubie du moment? Générosité démesurée? Elle s'explique mal les motivations de la comtesse, mais pour la première fois depuis longtemps, elle se sent en sécurité.

1200 : Voilà déjà deux ans qu'elle a été rescapée de la rue et emmenée. Elle a accepté l'offre d'être demoiselle de compagnie, malgré ses premières réticences, à elle qui ne connaît rien de la cour. Ce n'est rien, qu'on lui dit, tu apprendras. Et elle a appris. Les bourdes ne sont pas complètement disparues du portrait, mais elle n'est plus la même petite sauvageonne qu'autrefois. Elle a été présentée à la cour. Damoiselle de compagnie de Célimène, voilà une position enviable.